Norme ISO 16128 et le marketing cosmétique : Prudence !
Vous avez peut-être entendu parler de la nouvelle norme ISO 16128 qui fait actuellement polémique dans le monde de la cosmétique bio et naturelle. Ou peut-être pas ! Peu importe, c’est l’occasion de faire un point sur cette norme récemment publiée. L’information et la formation nous parait vitale pour tous les utilisateurs de cosmétiques. Allo Nature vous dit tout sur cette norme qui fait débat.
La norme ISO 16128, c’est quoi concrètement ?
Tout simplement un texte qui permet de mettre d’accord de nombreux pays, sociétés industrielles et autres groupes associatifs sur ce qu’est un ingrédient bio, un ingrédient naturel, un dérivé de bio et un dérivé de naturel. Notons aux passages que les acteurs précédemment cités n’ont pas vraiment la même vision et donc la même stratégie ! On imagine donc bien la complexité des nombreuses réunions de travail entre des parties pas forcément sur la même longueur d’onde.
Que va changer la norme ISO 16128 dans le paysage des cosmétiques ?
Il s’agit d’abord de définir ce qu’est un cosmétique bio ou cosmétique naturel selon le droit français. En France, un cosmétique est généralement dit bio lorsqu’il respecte une charte d’un label officiel (Cosmébio par exemple). Un cosmétique naturel, quant à lui, doit posséder au moins 95% d’ingrédients naturels ou de dérivés naturels. A noter que la France est particulièrement stricte en termes de normes et la réglementation est très encadrée.
La norme ISO 16128 devrait quelque peu changer la donne. En effet, selon cette norme, les minéraux seront considérés comme des ingrédients naturels. En outre, les dérivés de naturels pourront posséder jusqu’à 49% d’ingrédients pétrochimiques.
Une norme très controversée
Selon certaines estimations, le secteur du bio pourrait représenter entre 15 et 20 milliards d’euros en 2020. La cosmétique classique, quant à elle, ne subit pas d’évolution positive significative. Ainsi, cette norme apparaît comme un moyen pour les industriels de la cosmétique traditionnelle de pénétrer le marché bio sans avoir besoin de se faire labelliser par des organismes de certification officiels, et donc de se soustraire à des pourcentages strictes en termes de formulation.
Seraient-ce les grands groupes cosmétiques dont les produits sont à base de produits pétrochimiques qui tirent les ficelles ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est que cette nouvelle norme devrait largement les favoriser au détriment des entreprises réellement bio et naturelles.
Une victime : le consommateur
Avec l’arrivée de cette norme, un cosmétique pour se voir apposer une mention “bio” ou “naturel” alors qu’il contient une grande partie d’ingrédients synthétiques. Ainsi, un consommateur pourra se sentir satisfait et engagé de n’acheter que des produits “bio” et “naturels”. La vérité c’est que les cosmétiques achetés ne disposeront d’aucune certification officielle.
Mettre en place une harmonisation internationale dans le monde de la cosmétique est en soi une bonne chose. Cela l’est-il toujours lorsqu’une des conséquences est de semer le trouble dans l’esprit du consommateur et de le tromper alors qu’il croit bien faire ?
Comme dit précédemment, la France est un des pays les plus strictes en termes de réglementation sur les cosmétiques. Et du point de vue du consommateur, on ne peut que s’en féliciter. Mais lorsque l’on baisse les exigences sous prétexte d’une harmonisation internationale, cherche-t-on à protéger le consommateur ? La question mérite d’être posée.
Comment reconnaître un produit réellement bio ou naturel ?
La norme 16128 est donc un référentiel international mais en aucun cas une règle obligatoire à adopter. Si vous souhaitez consommer des produits bio et naturels, nous vous conseillons de rechercher sur le packaging le logo d’un label officiel (Cosmébio, Ecocert, …). Leur charte est extrêmement restrictive et rigoureuse et vous obtenez la certitude que vous avez à faire à des produits de qualité, bio et naturels. Par exemple, le label Cosmébio vous garantie que le produit labellisé dispose d’au moins 95% d’ingrédients naturels, que le cosmétique est fabriqué sans aucune nuisance à l’environnement et qu’il n’est pas testé sur les animaux.
Désormais, vous avez le choix entre deux options pour du cosmétique : du bio ou du “bio”.
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